Résidence avec Hortense Soichet, récits et images de Clichy (92). En partant de la ville d’aujourd’hui, on remonte le temps grâce aux témoignages qui reflètent l’expérience et le sentiment d’appropriation des habitant.es face à leur ville.

Une ville qui se remodèle et qui se densifie. Faire émerger une image sensible de la ville, qui porte sur les mutations qui ne sont pas exclusivement celle du bâti, mais aussi celles des gestes, des manières de sentir, des rythmes de la vie.

Quelles sont les particularités de la ville ? Comment s’est-elle construite ? Quelle relation s’établit avec celles et ceux qui l’habitent ? De façon plus générale, de quoi une ville est-elle le produit ? Quelle en est l’empreinte qui reste dans les mémoires ? J’aime penser que ce sont ses habitants qui font la ville, que la relation est réciproque.

Pour extraire toute la richesse des lieux on voulait surtout tenir compte de la valeur d’usage sociale pour les habitant.es. Dès le début nous étions intéressées par une conception large, globale du patrimoine, en mettant en valeur le « patrimoine mémoriel et perceptif » considéré dans sa dynamique relationnelle, qui reflète l’expérience et le sentiment d’appropriation des habitant.es face à leur ville. L’environnement est parfois porté par une mémoire qui donne un sens aux choses. De cette façon, l’identité de la ville est dans ce mélange de l’immatériel dans les lieux. Il y a alors les choses vues et les choses senties.

Au fil de l’enquête, une cartographie sensible a pris forme. Clichy s’est redessinée à travers les imaginaires des gens. Des mémoires qui se déroulent, qui bifurquent, qui s’entremêlent : on voyage des histoires personnelles à l’histoire d’une mémoire collective.

La ville racontée de la sorte, peut faire émerger une image sensible qui porte sur les mutations qui ne sont pas exclusivement celle du bâti, mais aussi celles des gestes, des manières de sentir, des rythmes de la vie.

L’exposition donne toute leur place aux témoignages, et les visiteurs peuvent laisser un témoignage, de façon autonome, spontané pour que l'exposition s'alimente. Un petit laboratoire de mémoire pour récupérer, préserver, valoriser et transmettre ce patrimoine immatériel lié aux lieux de la ville. Centre d’art le Pavillon Vendôme à Clichy.

Elle s'accompagne du livre "C'est mon pavé, c'est mon bitume" édité par Créaphis Éditions.
La bande sonore peut être écoutée sur ce lien.