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Tout commence dans une boîte
Tout commence dans une boîte "On s'autophotographie !"

Face au constat du décrochage scolaire d’un nombre toujours plus important de très jeunes élèves dans les quartiers « sensibles », Cyril Achard, professeur d’histoire au Collège Jean Vilar de La Courneuve, tente de rechercher, comprendre et mettre en place des stratégies adaptées pour y remédier. Ce collège est un établissement scolaire en ZEP, classé Eclair (EP1) situé sur le quartier du Grand Ensemble Ouest (Cité de 4000 sud). Avec l’équipe de Direction, il met en place une structure...
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Tout commence dans une boîte "On s'autophotographie !"

Face au constat du décrochage scolaire d’un nombre toujours plus important de très jeunes élèves dans les quartiers « sensibles », Cyril Achard, professeur d’histoire au Collège Jean Vilar de La Courneuve, tente de rechercher, comprendre et mettre en place des stratégies adaptées pour y remédier. Ce collège est un établissement scolaire en ZEP, classé Eclair (EP1) situé sur le quartier du Grand Ensemble Ouest (Cité de 4000 sud). Avec l’équipe de Direction, il met en place une structure d’expérimentation implantée au cœur du collège pour redonner le sens de l’école à un groupe d’élèves en décrochage qui cumulent retard scolaire et rejettent le système éducatif. Par une pédagogie du détour l’atelier s’investit pour stopper le processus d’illettrisme et de rupture scolaire au travers d’une valorisation de l’image de soi et du travail sur la « relation à l’autre » et à la collectivité. Il s’agit de créer chez ces élèves de l’appétence, de rompre avec leur passivité et d’éveiller leur esprit critique pour aboutir à une réflexion intime sur leur identité d’élève et d’adolescent, en mettant en avant de nouvelles aptitudes.

Présentation : Depuis bien des années je désirais réaliser un décor « boîte », cadre symbolique par excellence, et dans les circonstances de cet atelier ce « cadre » collait parfaitement à nos besoins. Pour l’atelier photographique, j'ai donc proposé la fabrication d’une « boîte » : point de départ des nos expérimentations, espace "contenant" et que nous avons pu fabriquer grâce au concours de Cathy Achard, plasticienne intervenante. Pour les autoportraits en pose rapide, l’élève actionne lui-même le déclencheur à distance qu’il tient dans sa main. La mise en boite : s’approprier l’espace, se positionner, s’infliger une tension physique et parvenir à un vide expressif pour être « juste là ». Dans un deuxième temps, nous fabriquons des silhouettes et nous les introduisons dans cet espace. Chaque élève crée une relation avec ce double suspendu ou porté à bout de bras. Nous travaillons alors avec un temps de pose long pour développer des mouvements. L'impossibilité de savoir à l'avance exactement le résultat nous emmène au fond du processus créatif : intuition, prévision, attente, émerveillement, hasard... On découvre la trace de son passage. Sans préméditation, nous nous sommes, adultes et élèves, plongés dans un réel processus de « création » avec échanges, tâtonnements, hasards heureux, désir d’arriver à une concrétisation « ensemble ».

Les élèves ont prévu de participer au Concours du Jeu de Paume et de la DAAC sur le thème de «Traces». Nous traçons au tableau une grille de composition formant une barre de 28 cases. Positionner, repositionner, choisir, éliminer : au fur et à mesure des propositions, les fenêtres s'ouvrent. Dans la recherche d'un équilibre esthétique et narratif, la barre s'anime, devient habitée. Le prix de la DAAC qui leur est décerné est une véritable reconnaissance pour eux.
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